DE LA COUR AU JARDIN

 

 

Rédigé par Yves POEY et publié depuis Overblog

 

 

 

 

 

 

 

Le metteur en scène René Albold a eu l'excellente idée de tirer une belle dramaturgie des ouvrages « Ecrits de prison» et «Souvenirs et solitude» de ce héros.
Nous sommes dans sa cellule, matérialisée par un rectangle de moquette élimée. Une table et un tabouret à cour, un lit en fer et une paillasse à jardin.
Il est là, devant nous, en la personne du comédien François Patissier. Il est impressionnant. Il incarne cet homme privé de sa liberté, de sa famille, qu'on veut évidemment museler, casser et finalement abattre. Il est aussi très émouvant, dans ses adresses à l'épouse du prisonnier, à ses filles.
A ses côtés, un homme qui assure le rôle du choeur. Ce choeur, c'est le Peuple, pour qui il a tant travaillé. C'est Georges Salmon qui interprète ce personnage.

 

Il fait avancer le récit, donnant des précisions historiques. Il est glacial, et confère à son personnage un statut et une dimension qui font eux aussi ressortir pleinement tout le drame.

 

Au lointain, la musicienne Camille Albold, à la guitare électrique Télécaster Fender aux notes claires, ainsi qu'aux machines délivrant des boucles et samples sourds, pesants, Camille Albold installe un climat musical et sonore particulièrement en phase avec ce qui nous est raconté et montré.

 

Oui, le théâtre peut et doit faire œuvre non seulement de mémoire mais également peut et doit servir à regarder notre monde à la lumière de ce qui est déjà arrivé. René Albold et ses comédiens démontrent de façon claire et lumineuse ces deux postulats. Je serais prof d'histoire de terminale, j'emmènerais mes lycéens voir toutes affaires cessantes ce spectacle.”

 

 

 

 

 

Evelyne Trân

 

 

Il n’y a aucun angle mort dans la mise en scène de René ALBOLD grâce à une dramaturgie efficace qui réunit sur scène un acteur incarnant la présence de Jean Zay à travers ses écrits et un autre acteur faisant le lien entre l’espace du jeu et le public, en tant que commentateur des situations, des rappels historiques, un peu comme un témoin immergé dans l’histoire qui a pour mission d’informer, interpeller les spectateurs.

 

Doté d’une belle distribution, les comédiens François PATISSIER et Georges SALMON ainsi que la musicienne Camille ALBOLD, ce spectacle inspiré, conçu par la Compagnie engrenage, rend justice à cet humaniste Jean Zay de façon très sobre, juste porté par le souci de faire entendre cette voix pure et digne qui défie la haine et toutes les tyrannies.”

 

 

 

Gérald Rossi

 

Avec méthode, René Albold reconstitue le piège qui s’est refermé sur le ministre qui avait rejoint volontairement les rangs de l’armée française et à qui, sur fond violent d’antisémitisme, il a été reproché entre autre et à tort, une «désertion en présence de l’ennemi». Le tribunal qui le condamna dans un premier temps à la déportation, fut celui qui condamna aussi à mort un autre soldat, le Général de Gaulle.

 


 

Otthello

 

 Véronique HOTTE

 

L’espace restreint que dessine la lumière sur le carré de la cellule désigne l’isolement subi. La mise en scène de René Albold est fidèle aux écrits de Jean Zay, à son engagement et à sa sincérité intrinsèque bafouée si impunément.”

Celui qui essuie cette expérience monstrueuse est incarné par l’acteur François Patissier, étonné, surpris, ne rendant jamais les armes à la faveur du raisonnement. Le comédien diffuse avec tact et sobriété l’émotion qui ne cesse de l’envahir, tandis que Georges Salmon assume le rôle du narrateur, observateur et commentateur. La musique de Camille Albold accompagne le récit et la représentation, faisant mouche sur les tensions passées, présentes et universelles des êtres malmenés”.